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Invention artistique et invention philosophique : approche bergsonienne
Olivia Bianchi
Philosophe (Paris8)

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Répondant à un journaliste qui l'interrogeait sur ce que serait, selon lui, la grande oeuvre dramatique de demain, Bergson répondit: « Si je savais ce que sera la grande œuvre de demain, je la ferais ». Au delà de ce mot d'esprit, Bergson nous invite à penser l'invention littéraire et plus largement artistique selon une perspective anti-leibnizienne. Selon lui, il n'existe nulle préfiguration du réel dans le possible. Dès lors, comment comprendre le moment de l'invention artistique puisque l'on ne peut prévoir le jaillissement de la nouveauté ? Si, dans la perspective bergsonienne, « les arts sont comme des morceaux de la philosophie », alors nous pouvons nous interroger sur le moment inventif de cette dernière.
Il apparaîtra alors que l'intuition, notion centrale de la philosophie bergsonienne, permet de répondre à cette double interrogation tout en soulevant le problème d'une éventuelle illusion rétrospective sur l'« euréka », formule en laquelle s'exprime victorieusement la conscience d'avoir trouvé, la conscience de l'invention et de l'ingéniosité.